Mémoires Méandres est le nouveau chapitre du projet plus global de La Géopoétique des émotions.

Il arrive après L’isthme de l’oubli, exposition de DNSEP de l’artiste Sarah Hugueville, qui tend à explorer les liens entre intimité et espace. En quoi les affects peuvent être vecteur mémoriel et culturel d’un territoire ?

En collaboration avec Baptiste Chauloux, actuellement graphiste résident à Mains d’Œuvres.

Extrait du texte d’exposition de Titi M. Cerina, artiste et autrice :

De cette vague, qui reflue des souvenirs, la ville s’imprègne comme une éponge et se dilate.
Une description de cette ville telle qu’elle est aujourd’hui devrait contenir le passé de celle-ci tout entier.

Italo Calvino – Les villes invisibles

Mémoires Méandres ou comment exposer une cartographie plasticienne, une carte des tendres·ses. La jeune artiste Sarah Hugueville, en collaboration avec Baptiste Chauloux, propose à Mains d’Œuvres une relecture de la ville de St-Ouen sous le prisme des affects. Les œuvres, issues de rencontres plurielles, sont une mise en forme des recherches de l’artiste autour d’une Géopoétique des émotions.
Elle fait, ici, geste de poésie et d’espace, d’écoute dans les sinuosités des mémoires émotionnelles.
[...]
Qu’est-ce qu’il y a à récupérer d’un endroit dont il ne reste parfois plus rien ? Ce qui soutenait les murs et des histoires est aujourd’hui une absence de ruine. La ville ne fait que se réécrire, palimpseste – le territoire sur-imprimé, perpétuellement écrit et effacé. Barthes évoque la ville de Paris inondée et pour autant jamais inondée à la fois, car ce qui définit le territoire n’est plus, momentanément. Il se pourrait bien que Sarah Hugueville se trouve sur ce tremblement ; observant et créant autour des transformations physiques et métaphysiques de ce corps. Elle le dévoile en nous racontant la peau et les empreintes, les sillons et les inondations des humeurs.
En allant jusqu’à retrouver des fers à béton d’un lieu aujourd’hui démoli (où l’artiste a vécu, ici, à St-Ouen), elle expose le squelette de sa ville, ses lignes d’erre – en hommage aux balades des jeunes enfants observés et cartographiés par Fernand Deligny.

Fernand Deligny a ouvert ses lignes d’écritures sur des lignes de vie.
Et constamment les lignes se croisent, se recoupent un instant, se suivent un certain temps.

Mille Plateaux – F. Guattari & G. Deleuze

• Visites guidées le 26 septembre à 13h et les 21, 28 septembre à 18h30
• Possibilité de réserver une visite de groupe suivi d’un atelier par mail à rp@mainsdoeuvres.org

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