IVAN ARGOTE

Ivan Argote a été en résidence de juin 2009 à juin 2010 pour travailler sur un projet d’exposition avec Pauline Bastard. ivan_pr internet

"Un peu d’humilite ? et beaucoup d’humour : voila ? ce qui caracte ?rise l’art d’Ivan Argote. Jeune colombien e ?tabli en France depuis trois ans, forme ? d’abord au graphisme, il multiplie aujourd’hui les performances absurdes, avec la ville comme the ?a ?tre des ope ?rations. Son coup d’e ?clat ? Avoir tague ? les deux Mondrian (sous vitre) du centre Pompidou. Alle ?gre parasite de l’espace public, vandale de petit chemin, ce jeune homme forme ? par Claude Closky et Guillaume Paris a ? l’Ensba a aussi tente ? de distribuer des pie ?ces jaunes dans le me ?tro (personne n’en a voulu), transforme ? un simple trajet en making of (durant lequel, irre ?sistible, il « dirige » la foule comme un acteur consentant, de « Action ! » au « Coupez ! » final) ou re ?alise ? une se ?rie de photographies ou ? il mime les visages des mannequins qui tro ?nent sur les publicite ?s dans la rue. Bref, il profite de la moindre faille dans notre quotidien pour tenter de faire sens, un micro-sens. En informatique aussi, il cherche a ? faire de ?railler doucement les syste ?mes et les routines. Il s’ave ?re ainsi habile a ? cre ?er des logiciels absurdes : celui qui transforme les chiffres d’une horloge en leur e ?quivalent en euros (aboutissant a ? des « il est dix euros et 25 centimes ») ; celui qui transforme en bulles graphiques les performances des artistes best-sellers, en fonction de leur recette de l’anne ?e ; ou encore celui qui me ?le tous les fuseaux horaires du monde dans un me ?me de ?compte, en les reliant a ? des bleds paume ?s. Qu’il pirate des blogs de touristes ou qu’il se fabrique de fausses lunettes qui ont l’air de gribouillages pour jouer dans les photomatons, qu’il place un pie ?ge a ? humain dans un terrain vague de Berlin ou qu’il fasse tourner une mappemonde au milieu des poulets dans une ro ?tisserie de Bogota, il rappelle dans son attention un brin stupide au re ?el les Actions-peu par lesquelles avait commence ? Boris Achour, ou les interventions urbaines d’un Didier Courbot. Mais il y met plus de le ?ge ?rete ?, et ce sens quotidien du surre ?alisme dans lequel excellent les latino-ame ?ricains."

Emmanuelle Lequeux

Ivan Argote est ne ? en 1983 a ? Bogota. Diplo ?me ? de l’E ?cole nationale supe ?rieure des beaux-arts de Paris en 2009, il vit et travaille entre Paris et New York.

Il a participé à l’exposition Swing présentée à Astérides, Marseille et Mains d’Oeuvres, Saint-Ouen.