PAULINE BASTARD

Pauline Bastard a été en résidence de juin 2009 à juin 2010 pour travailler sur un projet d’exposition avec Ivan Argote. icefield, photographie 2009_REDUCE

"Les enjeux radicaux du travail de Pauline Bastard s’articulent autour des contraintes mate ?rielles du quotidien. Elle cre ?e des œuvres aussi e ?phe ?me ?res que puissantes, facilement identifiables, qui ressuscitent les choses familie ?res et de ?passent les frontie ?res des genres avec un humour d’une grande originalite ?. Ses pie ?ces se situent dans un espace interstitiel, entre la vie et sa repre ?sentation ; elles engendrent d’e ?tranges rencontres et permettent de rede ?couvrir la simplicite ? du quotidien. Re ?alise ?es a ? partir des de ?chets de ?pourvus de valeur aux yeux de la socie ?te ? de consommation, ses petites sculptures se de ?placent, tournent ou lancent de l’eau et viennent discre ?tement investir notre espace. Seuls les moteurs cache ?s diffusent un son me ?canique et monotone qui renforce la timide pre ?sence de ces objets ordinaires, qui endossent alors un ro ?le aussi nouveau que surprenant. Ces interventions, ces recyclages de l’environnement et ces constructions inutiles remettent en question la hie ?rarchie et de ?tournent les valeurs traditionnelles de l’art et, dans un champ plus large, de la vie. L’utilisation de mate ?riaux pauvres, affranchis de toute valeur e ?conomique, re ?ve ?le la dimension humaniste de ces pie ?ces, qui traitent de la re ?alite ? de manie ?re de ?cale ?e. Les derniers projets de Pauline Bastard de ?tournent l’iconographie du monde informatique que nous co ?toyons quotidiennement sans que nous en ayons toujours conscience. En manipulant diverses applications, l’artiste compose avec les outils nume ?riques de ve ?ritables petites sayne ?tes. Dans ses vide ?os, l’artiste re ?active des fonds d’e ?cran populaires pour repenser les notions de paysage et d’image en ge ?ne ?ral, souvent remplace ?es par des sche ?mas qui dissimulent leur ve ?ritable nature. Ce travail interroge le concept du tableau traditionnel en fixant une part de re ?alite ? encadre ?e et en y introduisant la notion du temps avec des souvenirs intimes, pre ?sente ?s sous forme de monologues. Dans ce moment suspendu de l’image ide ?ale, les voix humaines viennent questionner les repre ?sentations traditionnelles. La se ?rie dans laquelle Pauline Bastard utilise le cercle multicolore en rotation - l’e ?quivalent Mac du sablier de Windows – constitue une parodie de l’instant fatidique ou ? l’e ?cran s’immobilise. L’apparition de ce petit arc-en-ciel sphe ?rique nous plonge ge ?ne ?ralement dans une frustration me ?le ?e d’unsentiment d’incompe ?tence. Le symbole du bogue roule sur la cre ?te des montagnes ou se voit transpose ? sur le soleil couchant d’une photographie romantique : le nouveau langage international est ici mis en sce ?ne dans un burlesque virtuel empruntant des fragments du quotidien qui, sous une apparence de ?bonnaire, n’obe ?issent qu’aux seules exigences de l’artiste." Sa ?ri Stenczer

Pauline Bastard est ne ?e en 1982 a ? Rouen. Diplo ?me ?e de l’E ?cole nationale supe ?rieure des beaux-arts de Paris en 2009, elle vit et travaille entre Paris et New York.

Elle a participé récemment à l’exposition Swing présentée à Astérides, Marseille et à Mains d’Œuvres, Saint-Ouen