François Feydy est un artiste plasticien, diplômé de l'école Estienne : graveur, illustrateur et vidéaste. Ses créations suivent deux fils rouges. L’un est formel, la gravure, l’autre conceptuel, l’onirisme. Maîtrisant les savoirs faire de la gravure en taille douce (sur plaque de métal) et en taille d’épargne (sur plaque de bois et linoléum), son imaginaire se transcrit sur des matrices qu’il imprime pour réaliser ses estampes. François Feydy explore la matière comme vecteur d’émotions et d’imaginaire. La taille indirecte, gravure à l’acide, intègre la surprise et l’accident à ses créations ; la taille directe, dans laquelle le creux est gravé par l’outil, lui offre un tout autre panel de textures, plus fragiles et façonnés pas à pas, presque sculptés. Ses œuvres interrogent aussi la couleur. Par des jeux de superpositions propres à l’impression, François Feydy se construit une palette riche, faîte de couleurs pleines, corpulentes et bien à lui. Il exploite la faculté reproductible de la gravure pour obtenir des multiples différenciés; terrain de jeux pour explorer des atmosphères changeantes au fil des tirages. Une gravure devient une série ; une estampe un état émotionnel. François Feydy poursuit cette recherche dans ses illustrations. Il dessine en retravaillant directement ses estampes ou en les découpant pour les recomposer en paysages grandioses et personnages hauts en couleurs issus de son univers pluvieux, la Lande, monde à la pluie éternelle. Il pratique aussi la vidéo avec la Cie Shin, notamment en lien avec le spectacle vivant via le live painting et le Vjing (mixage vidéo en live). Il hybride son savoir-faire artisanal à son travail numérique : il découpe ses estampes, les recompose, use d’encres, de peintures et même de café afin de garder une sensibilité matérielle dans le numérique. Ses vidéos créent des décors mouvants lors de spectacles ou accompagnent des musiciens pendant leurs concerts. Les œuvres de François FEYDY sont des fenêtres vers ses univers, ses mondes, empreints de poésie et d’onirisme. À l’instar du fantastique oscillant entre merveilleux et réel, il maintient un équilibre entre figuratif et abstrait.