Malesa

Résidence propulsée musique

Depuis les hauteurs, au sommet du plus haut pic de la montagne la plus grande, pousse une plante hurlante que les habitant·es appellent Malesa, un mot espagnol signifiant « mauvaises herbes », si l'on se permet une légère modification de l'orthographe. Mais loin d'être une pousse indésirable, le duo formé par Paola Avilés et Eloi Petillon (Trois-Quarts Taxi System) représente une promesse que nous souhaitons voir s'épanouir dans toute sa gloire.

Entre drones épiques, ballades envoûtantes de trip-hop et morceaux de club écrits sous la lueur de la lune, iels dévoilent un album hybride et insaisissable, mais qui reste accessible à toustes. "Sal y sangre" (Sel et Sang) : deux ingrédients alchimiques faisant écho à l'amour et à la folie ; deux éléments cruciaux pour créer un monde fantastique, où géants de pierre, langues de serpent, chiens fous et plumes infidèles se croisent sur les chemins. Ainsi, une relation symbiotique entre fantasme et réalité prend vie et se transmute dans la musique elle-même, dans laquelle les techniques de design sonore numérique cohabitent avec des enregistrements sur le terrain et des instruments acoustiques du monde tangible.

Avec un sens de la poésie et de l'ésotérisme, Malesa dévoile une œuvre magique en clair-obscur, lançant des invitations à danser et des rituels d'invocation qui se succèdent harmonieusement dans une étrange cohérence. Envoûtant quiconque ose l'extraire, la mauvaise herbe prend définitivement racine et sera bientôt prête à murmurer sa magie aux nuages…

Résident - Malesa